Article Sénégal

Après des au revoirs chargés d’émotions samedi 11, nous nous envolons pour notre première destination sous le soleil Africain : le Sénégal. C’est une première pour l’équipe du Women Tour, ni Mathilde, ni Loïs n’a mis les pieds dans cette partie de l’Afrique. 

Et c’est parti pour l’aventure ! 

A peine arrivée à Dakar, nous voilà reparties pour Diofior, petite ville située à 2-3h au sud de Dakar. Arrivées dans la nuit, nous enchainons avec 2 bus locaux, notre premier taxi-brousse et pour terminer… une charrette pour arriver à destination ! Beaucoup de fatigue et de dépaysement concentrés en une poignée d’heures. Nous partions sans idées précises et nous voilà plongées dans le grand bain. 

Arrivées à Diofior, nous sommes reçues par Mustafa, directeur de l’association Espoir Enfant que nous venons rencontrer. Espoir Enfant se caractérise par divers projets : l’école maternelle pour les enfants du village en est le plus important. Nous avons eu la chance de la visiter et de passer un peu de temps avec les éducateurs et volontaires sur place. Mustafa développe aussi de nombreux projets extrêmement intéressants, à savoir l’ouverture d’un centre pédiatrique et de maternité (de nombreux bébés et femmes perdent encore la vie dans cette région par manque de soin suite à l’accouchement) ainsi qu’un centre de formation à la couture pour les femmes de Diofior et des villages environnants. 

Lors de notre passage dans cette petite ville, nous avons vécu des moments d’échange forts et nous avons participé à la vie de la maison (comme la préparation du repas avec les femmes). Loïs et Mathilde, futures top chefs! 

Plusieurs générations vivent ensemble et nos repas étaient donc très animés. Au Sénégal, la femme détient un rôle clé et toute la maisonnée repose sur ses épaules. Inutile de vous dire que les tâches ménagères restent une activité exclusivement féminine. Nous avons aussi eu la chance d’échanger avec des jeunes filles. Selon leurs explications, les mentalités évoluent mais lentement et beaucoup plus tardivement dans les coins reculés du Sénégal qu’à Dakar. Ainsi, une grande partie de ces jeunes filles se marient après l’école (il y a quelques années elles ne terminaient même pas ce cycle), poussées par leurs familles et la société. En effet, les universités ont un coût conséquent et se situent pour la plupart à Dakar. Ces différents obstacles rendent l’accès aux études complexes pour les jeunes femmes vivants dans ces régions. 

Après quelques jours passés au sein d’Espoir Enfant, nous voilà de retour sur les routes direction Dakar et plus précisément, l’Ile de Gorée. 

L’association ASAO nous y attend. Rebelote, bus, taxi-brousse et bateau au programme. 

Nous y passons 3 jours merveilleux. Cette île remplie d’histoire regorge de maisons très colorées, de superbes bougainvilliers et de vieilles ruelles réchauffées par le soleil.

ASAO y est installé depuis de nombreuses années et mène plusieurs projets de front. Cette association créée par Valérie Schlumberger vient en aide aux femmes et aux enfants de l’ile de Gorée. Pour les aider, elle a fondé un atelier de confection et de broderie. Elle y révèle les talents et l’artisanat de ces femmes tout en tissant des liens durables et équitables. Nous avons eu la chance de visiter leurs ateliers et d’écouter les histoires de ces femmes. Leurs produits sont ensuite envoyés en France où sa fille Ondine les commercialise. Ne pas céder à la tentation d’en acheter quelques-uns s’est avéré très compliqué !

De beaux partenariats avec Le Bon Marché, Bonpoint, Louboutin… ont permis d’agrandir l’association et d’étendre la fabrication de ces produits. Ils ont ainsi contribué à l’émancipation de nombreuses femmes Goréennes. Et cette belle histoire de famille ne s’arrête pas aux frontières du Sénégal ! En effet, depuis quelques années, les bracelets JOKKO issues de l’artisanat féminin malien font partis de la grande famille ASAO.

ASAO a aussi lancé il y a quelques années les centres Keur Khadija et l’Empire Cinéma. Ces deux centres (situés respectivement à Gorée et à Dakar dans le quartier de la Medina) accueillent les enfants après l’école ou en décrochage scolaire afin de leur permettre de se retrouver et de s’épanouir loin des dangers de la rue. Les éducatrices de ces centres leur apprennent notamment les bases du savoir et les éveille à l’art et la lecture. 

Grace à nos visites et après midi passées là-bas, nous avons pu avoir un petit aperçu du travail effectué avec ces enfants. Nous sommes extrêmement admiratives des efforts fournis par ASAO et tout particulièrement pour la femme s’occupant seule de l’animation et de la garde des enfants de Keur Khadija (une véritable ribambelle). Même à trois, nous avions du mal à tous les occuper !

En bref, cette pépite associative est tenue par une trentaine de personnes. C’est un véritable coup de cœur pour l’équipe du Women Tour. Nous partageons les mêmes valeurs et perspectives concernant l’émancipation des femmes.  

Nous avons aussi eu la chance de rencontrer la directrice de la maison d’éducation Mariama Ba, de visiter l’école et d’échanger avec les élèves. Cette prestigieuse institution qui s’inspire de l’école de la légion d’honneur accueille quelques centaines de jeunes filles au sein de son internat. L’entrée est basée sur un système méritocratique, les jeunes filles passent un concours pour pouvoir intégrer le pensionnat en 6ème. Elles travaillent ensuite d’arrache-pied (dans un très beau cadre certes…) pour pouvoir étudier dans les meilleures universités du monde entier. 

Nous étions présentes lors de la fête de l’école et avons pu échanger avec elles dans un cadre festif. Nous avons même été sollicité pour faire parties du juré lors de l’élection de la miss de l’école ! Mathilde s’en est tirée comme une cheffe – ou plutôt comme une Taboub ! 

Et puis tout à une fin ! Retour à Dakar aux aurores. Nous passons quelques jours dans cette capitale bruyante, poussiéreuse, colorée et lumineuse et logeons à l’Empire cinéma (deuxième centre d’ASAO). Ce vieux cinéma en plein air, transformé un moment en décharge de carcasse de voitures, a été restauré par ASAO afin d’accueillir les enfants. Cet incroyable endroit sert aussi de centre culturel pour le quartier.

Il nous reste une journée et demi au Sénégal, nous décidons d’en profiter pour visiter quelques incontournables. Au programme, le Lac Rose et la ville de Saint Louis au nord du Sénégal. Nous nous levons avec le soleil, direction la gare routière de Pikine (que nous connaissons maintenant comme notre poche) afin de prendre un taxi-brousse pour 3h de route. 

Et les aventures commencent… Nous sommes serrées comme des sardines, sous un soleil de plomb et au bout de 3h nous n’avons même pas fait la moitié du chemin ! Cerise sur le gâteau, les contrôles sont fréquents et manque de pot nous avons oublié nos passeports… Nous tombons sur un policier un peu trop zélé. S’en suit 20 minutes de blabla et de yeux doux, le ton monte et Loïs doit bientôt ceinturer Mathilde de ses deux bras ! Ouf nous nous en sortons sans égratignures et sans bakchich. Bref, arrivée à Saint Louis à 18h. Le soleil se couche, nous avons à peine le temps de visiter la vieille ville que nous devons déjà repartir. Même route, en sens inverse ! Résultats des courses environ 13h de route pour 1h02 de visite.

Que d’aventures en 8 petits jours ! Nous nous envolons bientôt pour notre prochain pays, à l’autre bout du continent… le Kenya – pays de Simba et d’Out of Africa ! 

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